12 décembre 2021

Calendrier de l’Avent – 12

Susan Kuhnhausen, 2016, par Christine Dong
Susan Kuhnhausen, 2016, par Christine Dong

Susan Kuhnhausen est une infirmière des urgences de Portland depuis les années 70. Au cours de ses 30 ans d’expérience, elle a déjà été amenée à désarmer des hommes blessés, administrer des intraveineuses à des patients agités, aider à ouvrir des poitrines pour sauver des vies. Cet environnement est loin d’être facile alors Susan, comme toutes les autres infirmières de son hôpital, s’est régulièrement entraînée à l’auto-défense. Elle se demandait régulièrement « Est-ce que je me souviendrai de ce truc ? ».

Le 6 septembre 2006, alors qu’elle rentre chez elle, Susan voit un homme d’1m80 et de 90kg bondir vers elle. Il porte des gants en caoutchouc jaune et un marteau à griffe rouge et noir à la main.
Susan, 51 ans, 1m60, des douleurs aux genoux à cause de blessures et de son poids, ne s’enfuie pas. Au contraire, elle se rapproche. L’infirmière a appris que plus elle colle son attaquant, moins les coups qu’il portera seront forts. Elle se rappelle. Susan résiste aux coups, se dégage des prises de son assaillant, pense à le mordre et à fouiller ses poches à la recherche d’une pièce d’identité pour laisser des preuves si le pire devait arriver.
Le combat dure un long quart d’heure, tous les deux sont au sol, coincés sur le côté dans le couloir devant la chambre de Susan.
Elle jette alors sa jambe gauche sur le corps de son agresseur, grimpe sur lui et passe son bras gauche autour de son cou. Elle crie : « Dis moi qui t’a envoyé ici et j’appelle une ambulance ! ». Il grogne. Elle se penche et resserre son avant-bras contre sa gorge.
Il s’arrête de bouger. 

Sans attendre, elle attrape le marteau et s’enfuie vers l’extérieur pour appeler le 911 depuis chez ses voisins.
Il est mort.

Il n’a pas fallut beaucoup de temps à la police de Portland pour identifier l’agresseur de Susan et à le lier à son ex-mari. Ed Haffey était un vétéran du Vietnam de 59 ans, il avait son portefeuille avec sa pièce d’identité dans la poche arrière de son pantalon. Dans le sous-sol de la maison se trouvait un sac à dos qui lui appartenait également. Il y avait à l’intérieur un agenda avec, au 4 septembre 2006, la note « Appeler Mike », le prénom de l’ex-mari de Susan.

Notre infirmière a continué de travailler jusqu’en décembre 2014.
Elle devait sauver des vies mais c’est après avoir tué un homme que les gens l’appelaient une héroïne. Pourquoi ?
Son chef de service lui a apporté cette réponse : « Ils ne te traitent pas de « héros » parce que tu as tué un homme mais parce qu’ils veulent croire, dans les mêmes circonstances, qu’eux aussi pourraient survivre. »

Si vous souhaitez lire l’histoire en détail, elle est disponible ici en anglais. ATTENTION, certaines photos peuvent être choquantes.

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