19 décembre 2021

Calendrier de l’Avent – 19

Nicholas Winton avec un enfant sauvé, Menemsha Films
Nicholas Winton avec un enfant sauvé, Menemsha Films

Le 19 mai 1909, Nicholas Wertheim voit le jour à Londres.  Ses parents sont un couple immigré juif allemand qui, pour s’intégrer, change leur nom en « Winton » et se convertit au christianisme. Le jeune homme a depuis toujours conscience de son histoire et de celle de sa famille.

Nicholas étudie le secteur bancaire en Europe et aux Etats-Unis. Il revient sur Londres pour aider ses parents durant La Grande Dépression en 1931. Agé de 22 ans, il parle couramment anglais, allemand et français. Au fur et à mesure de rencontres et d’échanges notamment avec son ami Martin Blake, maître dans une école publique pour garçons, le jeune homme se politise et milite à l’Union des peuples de la paix.

En 1938, Nicholas Winton renonce à aller skier en Suisse pour rejoindre Blake à Prague. En poste à l’ambassade britannique de la ville, ce dernier est engagé dans le sauvetage de juifs. Une partie du pays est dominée par les nazis et des camps de réfugiés sont mis en place. Nicholas n’a jamais oublié sa famille maternelle restée en Allemagne ni ce que sa tante et son oncle réfugiés lui ont raconté. Il visite un camp surpeuplé des Sudètes et prend encore plus conscience de la situation avant même que la guerre ne soit déclarée. Il a un plan.

Il monte seul une organisation pour sauver les enfants juifs.
Sur place, il installe une table à manger en guise de bureau dans un hôtel où les parents se pressent pour lui demander de l’aide.
En Grande-Bretagne, un décret permet aux réfugiés de moins de 17 ans de s’installer dans le pays s’ils ont un lieu d’accueil et 50 livres pour un éventuel billet retour. Nicholas fait des listes de noms, travaille avec des organisations de secours pour mettre en place les transports, lève des fonds et passe des annonces dans les journaux pour trouver des foyers pour les enfants.

Il organise un premier départ en avion en janvier 1939 puis utilise le train faisant le trajet Prague-Londres. Grâce à cette initiative, huit trains permettent de sauver 669 enfants. Malheureusement, le neuvième, comptant 250 enfants, ne partira jamais de Prague. Le 1er septembre 1939, la Grande-Bretagne entre en guerre.
Nicholas, enregistré comme objecteur de conscience, est ravagé par cette nouvelle. Il rentre à Londres plein de culpabilité.

Pendant plus de 50 ans, il ne parle jamais de cette histoire et les enfants sauvés grandissent sans savoir à qui ils doivent leur sauvetage.
C’est en 1988 que Greta, l’épouse de Nicholas, trouve au grenier une épaisse serviette en cuir avec dedans, des listes d’enfants et des lettres de leurs parents. Suite à cette découverte, elle contacte l’historienne Elisabeth Meynard-Maxwell spécialiste de la Shoah et épouse de Robert Maxwell, un magnat de la presse.
Son journal publie des articles sur la bravoure de Winton et en 1998, la BBC1 lui réserve une surprise très émouvante dans l’émission That’s Life. Alors qu’il pense assister au tournage dans le public, il ne sait pas qu’une vingtaine « d’enfants » qui ont pu quitter Prague dans un de ses trains sont assis tout autour de lui pour le remercier. Voici un extrait de l’émission, préparez vos mouchoirs :

Nicholas Winton reçoit des titres honorifique tchécoslovaques et britannique, il est fait chevalier par Elisabeth II et est nominé par le gouvernement tchèque pour le prix Nobel de la paix en 2008.
En 2014, alors qu’il a 105 ans, Sir Nicolas Winton se voit même remettre par Miloš Zeman, président de la République tchèque, l’ordre du Lion Blanc, la plus haute distinction du pays :

« D’une certaine manière, je n’aurais pas dû vivre si longtemps pour donner à chacun la possibilité d’exagérer les choses comme ils le font aujourd’hui ».

Nicholas Winton s’est éteint à 106 ans, le 1er Juillet 2015. On estime le nombre de descendants des « enfants de Winton » à plus de 5 000, vivant aujourd’hui dans le monde entier.

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