Lorsqu’il apprend le décès de Kalinka, sa fille de 14 ans, en juillet 1982, André Bamberski voit son monde s’écrouler. L’adolescente a été retrouvée morte en Allemagne où elle passait des vacances chez sa mère et son beau-père, Dieter Krombach, un cardiologue.
4 mois après cette terrible perte, André Bamberski lit le rapport d’autopsie qui soulève bien plus de questions qu’il ne donne de réponses. Persuadé que le cardiologue a tué sa fille pour cacher un crime sexuel, il réclame une enquête et un procès a lieu à Munich en 1987. Dans son témoignage, Krombach admet uniquement avoir donné un somnifère à la jeune fille qui aurait eu du mal à dormir. Le tribunal conclu qu’on ne peut pas prouver qu’il y a eu négligence ou crime sexuel car le coroner qui a fait l’autopsie 5 ans plus tôt a fait éliminer les organes génitaux.
L’affaire est déclarée close. André Bamberski, torturé par cette décision, soupçonne les médecins en question de couvrir Krombach.
Alors le père de Kalinka persiste et parvient à remettre cette affaire devant les tribunaux, en France, en mars 1995. Cette fois le tribunal de Paris condamne l’accusé à 15 ans d’emprisonnement pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Mais ce jugement est rendu en l’absence du cardiologue ou d’avocat de la défense. La Cour Européenne des Droits de l’Homme déclare cette pratique invalide et infirme le jugement. Si le mandat d’arrêt français contre Krombach est toujours d’actualité, il n’a aucune portée internationale. Pour la justice allemande, l’affaire est réglée depuis 15 ans.
Bamberski comprend alors que sa seule chance est de traduire à nouveau Krombach devant la justice française et il n’en démord pas. Pendant 15 nouvelles années, il dédie sa vie à mettre l’homme qu’il croit coupable derrière les barreaux. Il crée une association, informe les médias… Et pendant ce combat il va rencontrer toutes sortes de gens prêt à l’aider.
27 ans après le décès de Kalinka, le cardiologue allemand est retrouvé ligoté et blessé à la tête sur un trottoir de Mulhouse, en France, à deux pas du commissariat.
Après la découverte de Krombach, André Bamberski est interpelé près de Mulhouse alors que sa résidence est dans le sud-ouest de la France. Il reconnait avoir commandité l’enlèvement du docteur allemand pour le livrer à la justice française. Trois jours plus tard, un juge des libertés et de la détention ordonne l’incarcération du cardiologue. Il sera condamné à 15 ans de prison.
Le 22 mai 2014 se tient le procès d’André Bamberski pour avoir fait enlever Dieter Krombach. Il est condamné à un an de prison avec sursis. Il reconnait tout de suite avoir commandité l’enlèvement à un homme qui serait venu se présenter à lui de lui même.
En ayant pris connaissance de d’histoire d’André Bamberski, Anton Krasniqi, un Kosovar de 45 ans s’est proposé de lui-même pour « aider » le père endeuillé, sans demander d’argent. Enfin si, 30 euros pour l’essence. Il engage pour l’aider un géorgien et un russe. Tous les trois iront chercher le cardiologue chez lui pour le ramener de force en France afin qu’il soit jugé.
Le combat qu’André a mené pour sa fille a duré plus de trente ans, il a toujours affirmé qu’il était de son devoir de père d’aller jusqu’au bout. Cette histoire a alimenté énormément de documentaires télévisuels et radios, des livres de Bamberski et un film avec Daniel Auteuil.
Replay de l’émission l’Heure du Crime de RTL
Bande annonce du film Au nom de ma fille